les Voyageurs du Rêve

Divers => Livres => Discussion démarrée par: PounetBF le 15 juin 2020, 09:35:08

Titre: Livres vs. Adaptations
Posté par: PounetBF le 15 juin 2020, 09:35:08
Nota : je rebondis sur la remarque de Sylvain à propos de Starship Troopers, pour recommander encore plus le roman de Robert Heinlein (Etoiles, garde à vous !).

Je confirme, excellent livre.
Ce qui n'est pas le cas du film, extrêmement décevant.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Flamel le 15 juin 2020, 19:21:36
Justement, d’après ce que l'auteur en dit, ce n'est pas un jeu qui a pour objectif d'être adapté pour d'autres types de conflits. C'est un jeu qui a pour objectif de parler de la "guerre contre la terreur" et de ses conséquences, voire même spécifiquement de la guerre en Irak et en Syrie.C'est même sa grande qualité, je trouve, de parler de cette région là du monde dans des termes qui ne sont pas essentialisants, et de nous laissez assez peu de choix de personnages occidentaux et aucune possibilité d'être un soldat de la coalition.
Ce n'est pas le jeu qui peut être adapté pour d'autres contextes mais son corpus de règles.


Rober Heinlein fait du second degré? C'est une nouveauté pour moi. Cet auteur a toujours été incapable de pondre autre chose que des histoires absolument primaires, violemment hobbesiennes et carrément sexistes. J'inclus En terre étrangère dans cette description.

 Étoiles, garde à vous ne fait pas exception. Il n'a rien de subtil ce roman, c'est un programme politique en faveur du libertarianisme, du gouvernement par les plus forts et de l’impérialisme soit disant naturel des mâles.
Un programme présenté dans un emballage séduisant, vu que c'est plutot bien écrit et assez amusant. D'ailleurs, c'est un plaisir tout à fait coupable de suivre Rico devenir un "Vrai Homme" et massacrer, avec ses potes en armure des hordes de monstres sans visages, traités comme des animaux.


A l'inverse, le film est bien plus subtil. il conserve bien la dimension séduisante et sexy mais avec toute une manière subtile d'exprimer combien cette société si séduisante est vicieuse. tout ces gens jeunes et séduisants ont dépassé le sexisme et le racisme (c'est le sens de la scène de la douche), les opposants ont le droit d'exister, la faim et la maladie ont disparu. Mais la violence impose ses marques partout, par la fréquence des gens estropiés ou mutilés, par le discourt des éducateurs, par les jeux joués, par le ton martial des clips télé qui viennent rythmer le film.

Il y a pleins de détails fabuleux dans les décors et les costumes. Les arachnides ne sont terrifiants que de loin, de prés ils ont des yeux liquides et mignons. Mais les reportages ne filment jamais l’ennemie de près, seul Rico les voit. les vaisseaux ont un look solide et compact, l'image des aigles es est omniprésente dans les insignes et les symboles de la fédération mais seuls les services secrets ressemblent vraiment à des nazis.
le scénario est aussi super réussit. Jusqu'à la scène du largage sur Klendathu, la guerre pour venger Rio a l'air gagnée d'avance et une entreprise tout à fait glorieuse, jusqu'à ce que tout tourne au cauchemar à cause d'une "erreur des renseignements". Le doute à propos de la véritable nature de l'attaque sur Rio, ou de l’échec des renseignements s'installe mais n'est jamais éclaircit. D'ailleurs, jamais les humains ne sont sur la défensive dans le film, c'est une guerre de conquête, bien que le tout le monde la présente comme défensive. La scène finale, qui établie définitivement la nature intelligente de l'ennemi, le fait en montrant une foule entière se réjouissant de la peur de l'alien impuissant.

Je pourrai parler pendant des heures d'à quel point ce film est brillant.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: FdB le 15 juin 2020, 19:42:43
je trouve que son existence même est à la fois intéressante et topique.
Topique ? Peux-tu définir le sens que tu y mets s'il te plaît ?
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 15 juin 2020, 21:00:38
je trouve que son existence même est à la fois intéressante et topique.
Topique ? Peux-tu définir le sens que tu y mets s'il te plaît ?
En ce qu'il est symptomatique/représentatif de notre époque/société et des névroses qui en découlent. C'est le sens qu'on lui trouve souvent en anthropo sociale (chez Mauss, Levi Strauss, Eliade...). Je sais qu'il revêt d'autres significations dans d'autres domaines, mais là je ne maîtrise plus... Pour toi, c'était quoi ?

@Sylvain : je n'aime pas beaucoup En terre étrangère non plus, mais quand on connaît un peu l'ensemble d'Heinlein (Tanstaafl...), on voit bien que Etoiles, garde à vous ! est une satyre à prendre au second degré (malgré - et sans doute en raison du passé militaire d'Heinlein), et en aucune manière un programme politique au premier niveau de lecture. Ce second degré s'applique à la brutalité des personnages et le racisme de leur société évidemment (pour le sexisme, je n'en vois pas de mémoire - l'absence de personnage féminin n'est pas forcément un signe de sexisme). Pour moi, le film est là-dessus un ratage qui fait trop dans la caricature. Un peu ce qu'est Le temple maudit aux Aventuriers de l'arche perdue. Quand on fait de la parodie de parodie... C'est amusant, c'est divertissant, mais ça s'arrête là. Mais je parle là du fond de Starship Troopers, pas de l'esthétique (il y a effectivement quelques beaux moments).

Cela dit, c'est pour moi un des Verhoeven les plus mineurs - je préfère cent fois même L'homme sans ombre ou Total Recall - et mille fois ses films hollandais comme Spetters ou Le choix du destin.

Je trouve qu'on dévie beaucoup d'Insurgés (même si j'aime beaucoup ce genre d'échange), désolé Jean-Marie...  :-[
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Baaleinus le 15 juin 2020, 22:06:34
n'oublions pas la chair et le sang, qui je trouve est un film qui taille en brêche de  nombreux cliché sur cette période l'histoire !!
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Flamel le 15 juin 2020, 23:16:05
bah j'ai vraiment du mal a voir a quel moment les œuvres de Heinlein sont de la satire. Il a certainement écrit pas mal de trucs qui relèvent juste du pulp pur et simple cela dit. Attention, ce n'est pas un mauvais auteur, hein, c'est juste qu'il n'est pas trop subtil.

Perso j'ai lu Etoiles, garde à vous, En terre étrangère, les trois premiers recueils de l'Histoire du futur, Révolte sur la lune (auquel tu faisais référence)

Quand tu parles de ce dernier d'ailleurs, c'est une vision libertarienne (anarchiste de droite quoi) de la guerre d'indépendance américaine. Il s'agit d'une société dans laquelle l'expérience de la violence est formatrice, l'Amérique est magnifiée (sous la forme de sa constitution), l'individualisme forcené est perçu comme une vertu.
Les militaires de la Terre sont une métaphore de l’Angleterre et de ces sociétés européennes coincées dans le passé qui ont permis aux "hommes nouveaux" de la frontière, réunit entre eux uniquement par intérêt et surtout pas par idéal, d'atteindre leur plein potentiel grâce à expérience de la violence (de l'environnement, de l'exploitation, d'une société sans lois écrites...). Le livre raconte littéralement l'avènement de ces nouveaux héros.

Ce n'est absolument pas incompatible avec Étoiles, garde à vous, ou l'institution militaire n'est pas un outil au service des puissants mais bien un creuset formateur des citoyens et une institution de réalisation personnelle.
en gros c'est un peu une  suite, on pourrai dire, l'aboutissement du plein potentiel de l'homme nouveau dans sa conception Nietschéenne. D'ailleurs Heinlein n'est pas toujours militariste et n'est jamais raciste dans aucun de ses livres (et c'est tout à son honneur) mais déploie le message que l'homme est naturellement impérialiste et dominateur et que les meilleurs doivent pouvoir exprimer cette puissance (symbolique pour En terre étrangère, qui est un roman pacifique) car cela produit la fin de l'hypocrisie.

Et pour le sexisme : dans Étoiles, garde à vous il y a des femmes, ce sont les pilotes de vaisseaux qui doivent impérativement rester en arrière et ne pas se confronter à la violence. On évoque aussi celles qui restent à la maison. Aucune n'est soldat, c'est à dire le personnage typique du surhomme. c'est un thème récurent dans ses livres : les femmes y sont strictement des créatures complémentaires à l'homme (ou parfois juste des objets sexuels consentants) qui est lui le véritable sujet capable de posséder l'Impérium pourrait on dire et de l'exprimer comme force de changement.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: PounetBF le 16 juin 2020, 20:55:08
Et donc j'écris quelque remarques:  ;)
- concernant le film : j'y suis allé avec ma fille de 16 ans qui comme moi avait bien aimé le livre. A la sortie on s'est regardé et on avait le même sentiment: on était extrêmement déçu. Parce que ayant percu le livre comme une histoire d'évolution d'hommes et de relations entre individus on espérait trouver la même chose dans le film. Et on avait vu un mauvais film moitié catastrophe moitié horreur qui privilégiait des images impressionnantes au détriment du scenario. Du superficiel sans aucune profondeur...

- Concernant le livre : ne pas oublier qu'il a été écrit il y a plus de 60 ans (quasiment 3 générations) par un homme né il y a 113 ans. Par et pour des personnes qui avaient vécu la seconde guerre mondiale et en avaient un souvenir encore vif.  Donc vouloir le juger sur des critères actuels (le sexisme par exemple) n'est pas pertinent. On peut aussi accuser Zola ou Hugo, Nietzsche ou Marx (voire Platon) d'être sexistes, mais par rapport au mode de pensée de leur époque aucun ne l'était.

Ce que je note c'est que des personnes différentes y ont trouvé des contenus different (je l'ai même fait lire à une personne qui l'a accusé d'être une apologie de la dictature militaire, ce qu'il n'est pas). Je crois que c'est un critère pour dire que c'est un bon livre, même s'il a vieilli.

je crois qu'on est d'accord sur un point : le film et le livre sont très différents...

Ce livre remet aussi en cause un dogme en posant une question interessante : "pourquoi le suffrage doit-il être universel ?" avec le corollaire : s'il ne l'est pas, quels sont les critères pour être électeur ? Personnellement je n'ai la réponse à aucune de ces questions.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Kynan le 16 juin 2020, 22:30:25
Tu parles bien de "Etoiles, Garde à vous" ? Mieux vaut préciser dans ton post :)

Sinon, si quelqu'un a la version livre de cette oeuvre (papier ou pdf), je suis preneur... Pas lu à ce jour. Enfin, je crois.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Radric le 17 juin 2020, 00:12:40
Mon exemplaire est chez mes parents. Je vérifierai demain si j'ai la copie pdf sur mon PC.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 17 juin 2020, 09:27:17
Merci Bertrand pour le fil !!!

Bon, pour Heinlein.... Les critiques de Sylvain sont en effet celles que j'entends/lis le plus souvent sur Heinlein. Le problème, c'est qu'on tente de le faire rentrer dans une "petite case" réductrice, alors qu'il me semble que la pensée d'Heinlein est un peu plus complexe que cela (c'est toujours le cas dans ce type de critique...).

Racisme : Heinlein est un Républicain, pas de problème là-dessus. Il était un soutien de Reagan. On peut sans peine le qualifier de conservateur. Pour autant, il n'est pas réactionnaire, et encore moins raciste (comme Sylvain le fait lui-même remarquer). Et puis, il y a Citoyen de la galaxie (qui précède Etoiles, garde à vous !). Le personnage principal est décrit a minima (souvent le cas chez Heinlein) et le lecteur de SF moyen de l'époque l'identifie naturellement comme un "caucasien" conforme et bon teint. Jusqu'à ce que le personnage soit explicitement décrit... Heinlein emploie là aussi la satire, aux dépends même de ses lecteurs (éduquer le lecteur, ça fait partie du job...).

Militarisme : oui, le soutien d'Heinlein au programme Guerre des Etoiles de Reagan montre qu'il est pour l'existence d'une armée. Mais chez Heinlein, l'armée a une vocation dissuasive (comme le programme Guerre des Etoiles initialement). Il le dit assez dans Etoiles... et l'emphase militariste du roman qui s'ensuit dénonce au second degré le lavage de cerveau de la formation militaire (Rico, dans le roman, ne se pose aucune question et son conditionnement est assumé et explicité par l'auteur). Ce n'est pas contradictoire avec le pacifisme de En terre étrangère. Heinlein n'est pas militariste (au sens d'une société militaire) et nourrit des aspirations pacifistes. Il est toutefois éminemment pragmatique et en aucun cas un utopiste, l'armée est pour lui une nécessité pour le maintien de la paix. C'est bien un cynique, mais par un militariste dans le sens d'une société sous commandement militaire (ou légitimation de la citoyenneté par l'armée - c'est là aussi de la satire).

Libertarianisme : non, vraiment pas. D'abord, un des fondements du libertarianisme est un libéralisme accru fondé sur la propriété individuelle. Heinlein ne parle pas beaucoup d'économie politique, en tout cas ce n'est pas un sujet qu'il développe. Son soutien à Reagan m'incite à penser qu'il est un néo-libéral, point barre. De plus, le libertarianisme préconise souvent (mais pas systématiquement) la disparition de l'Etat, ce qui n'est pas le cas de Heinlein. L'Etat, quelle qu'en soit la forme politique ou la légitimation, existe bien et il ne conçoit pas son absence (même dans Révolte sur la Lune). Heinlein demeure un Républicain, et c'est sans aucun doute un individualiste. Mais ça, on en trouve dans tous les engagements politiques. Je pense à Norman Spinrad, au hasard...

Sexisme : ce n'est pas parce que Heinlein privilégie les personnages principaux masculins qu'il est pour autant sexiste. C'est sans doute une question d'affinité / de projection de l'auteur. Tout le monde n'est pas D.H. Lawrence !!! Dans Etoiles..., oui le corps d'infanterie est essentiellement masculin, et les femmes sont pilotes. Elles ne sont pas pour autant inférieures. Il me semble me souvenir que dans le vaisseau de transport de l'unité de Rico, l'organisation est du coup parfaitement matriarcale, avec une révérence sincère des bidasses envers les pilotes. Même chose dans Citoyen de la galaxie, les femmes sont bien des personnages secondaires (n'étant pas le principal) mais sont à la fois des personnages bien étoffés, essentiels à l'intrigue et indispensables à un héros parfois justement plus passif...

La critique contre Heinlein ne me dérange absolument pas - je ne me sens d'ailleurs pas du tout en osmose avec lui... Ce qui me gêne, c'est la volonté à tout crin de vouloir l'enfermer dans une case prédéterminée de réactionnaire. Exactement comme Eastwood : encore certainement un conservateur, mais je doute qu'on puisse qualifier de réac ou de raciste l'auteur de Chasseur blanc, coeur noir, Gran Torino et autres (et c'est pourtant ce qu'on entend souvent)... Je ne suis pourtant pas non plus d'accord avec Bernard : être de son temps n'est pas toujours une excuse valable (même si c'est un facteur indispensable à la compréhension). Dès lors que DH Lawrence (un homme !) est capable d'écrire L'amant de Lady Chatterley en 1928, il n'y a plus d'excuse au sexisme (si tant est qu'il y en ait jamais eu...). Même chose pour le racisme : j'ai beau adorer l'écriture de Céline, il est là-dessus sans excuse.
Ce qui me gêne, c'est vraiment la "petite case" et la négation de la complexité de certaines personnalités. C'est facile, c'est sans doute réconfortant. Je ne cautionne pas pour autant l'engagement reaganien ni le pragmatisme militariste, et d'une manière générale les engagements de Heinlein, mais je ne le qualifierai pas pour autant de sexiste, libertarien ou autre. Je suis d'ailleurs convaincu qu'accepter que les petites cases puissent être débordées donne beaucoup plus d'espoir en l'être humain.

Tiens, d'ailleurs, j'ai cité Norman Spinrad (dont je me sens particulièrement proche pour le coup), et je serais très curieux de savoir ce que tu en penses, Sylvain.

EDIT : désolé pour ce post bien bien long...  ;D
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Chouchen le 17 juin 2020, 10:01:54
Tu parles bien de "Etoiles, Garde à vous" ? Mieux vaut préciser dans ton post :)

Sinon, si quelqu'un a la version livre de cette oeuvre (papier ou pdf), je suis preneur... Pas lu à ce jour. Enfin, je crois.

J'ais le livre (papier, mais il est précisé que ce n'est pas le texte intégrale), dis moi quand tu sera a l’association, je le ramènerai. D'ailleurs si quelqu'un a le livre en texte intégrale, ça m’intéresserais de le lire aussi.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Flamel le 17 juin 2020, 15:34:03
Je n'ai jamais lu Norman Spinrad, donc je n'ai rien à en dire...pour le moment.

par contre je suis tout à fait d'accord sur le fait qu'il n'y a pas vraiment d'excuses "temporelles" valides pour justifier la plupart des auteurs réacs du passé. Franchement, quand on écrit après Sapho, Louise Michel, Harper Lee ou Olympes de Gouges (liste non exhaustive ;D), un texte raciste, sexiste ou homophobe est une opinion politique et pas seulement un produit de son temps.

 

Sexisme : ce n'est pas parce que Heinlein privilégie les personnages principaux masculins qu'il est pour autant sexiste. C'est sans doute une question d'affinité / de projection de l'auteur. Tout le monde n'est pas D.H. Lawrence !!! Dans Etoiles..., oui le corps d'infanterie est essentiellement masculin, et les femmes sont pilotes. Elles ne sont pas pour autant inférieures. Il me semble me souvenir que dans le vaisseau de transport de l'unité de Rico, l'organisation est du coup parfaitement matriarcale, avec une révérence sincère des bidasses envers les pilotes. Même chose dans Citoyen de la galaxie, les femmes sont bien des personnages secondaires (n'étant pas le principal) mais sont à la fois des personnages bien étoffés, essentiels à l'intrigue et indispensables à un héros parfois justement plus passif...

Comme je disais plus haut, ce qui me pose le plus de problème c'est que les femmes d'Heinlein, bien que respectées voire adorées, ne sont jamais les égales des hommes mais plutot des créatures différentes et complémentaires. Cette complémentarité s'exprime essentiellement dans une capacité particulière à catalyser la puissance du héros, c'est à dire à provoquer les évènement par leur seule présence ou leur seule nature et non par leur capacité d'action. Les femmes provoquent l'action (parfois comme femmes dans le frigidaire/victime comme dans Récolte sur la lune,avec un viol) amènent les hommes au cœur de l'action et on se bat pour elles (les pilotes, non combattantes), mais elles ne font pas d'action. C'est à dire qu'elles sont essentialisées et objectifiées plutot que d'être des sujets actifs. Elles sont d'ailleurs, puisque tu cites l'amant de lady Chaterley, rarement à l'initiative de leur sexualités mais des réceptacles consentants pour une sexualité masculine libérée (le pire ce sont les femmes de En terre étrangère).

Par contre, je fait remarquer que je n'ai jamais taxé Heinlein de militariste. Selon moi, ce n'est pas l'armée qu'il défend, mais une certaine idée de la réalisation personnelle. C'est ce que veux dire libertarien, ce n'est pas qu'une position économique, c'est aussi une position philosophique dans laquelle la plupart des lois et règlements ne sont que des conventions sociales hypocrites et limitantes qui ne visent qu'à restreindre la liberté de l'individu de disposer de lui même, tout ça au nom d'une morale artificielle.
C'est d'ailleurs dans cette acceptation là que Heinlein est devenu une sorte d'idole du mouvement Hippie.
C'est une sorte de progressiste révolutionnaire de droite, c'est à dire qu'il défend une vision du monde ou la liberté (d'avancer vers de nouvelles expériences, par exemple grâce à la science, y compris en marchant sur les autres) l'emporte sur l'égalité mais ou le conservatisme traditionnel de la droite n'a pas lieu d'être. Il était aussi influencé par le mythe de la frontière, cette fascination pour ces zones soit disant sans lois qui produiraient des hommes "libres" vivants selon des lois "naturelles" effectivement bonnes.
C'est la raison pour laquelle l'armée donne le droit de vote, ce n'est pas du tout ironique. C'est une institution basée sur le volontariat, très méritocratique (vu la progression météoritique possible) et dont la discipline ne vient pas d'En Haut, mais de la nature même du combat et de la survie. On n'y apprend pas la discipline, elle s'y révèle par l'adversité et l'action, comme toutes les autres compétences. Elles sont apprises par la pratique et non par l'étude ou la théorie. La guerre n'y est pas souhaitable mais elle est un creuset d'adversité tout aussi valable que l'environnement hostile, l'injustice sociale, la décadence "morale", l'éloignement physique, la violence économique, pour produire l'"Homme Nouveau".

Au final, je ne le trouve pas réaliste ou cynique du tout, plutot naïf même. Il pense que si on supprime les lois,qu'on casse toutes les idéologies et qu'on laisse faire tout ce qu'on veut aux gens, les "héros Moraux" vont surgir comme par magie pour régler les problèmes économiques, politiques et sociétaux, par la force si nécessaire.
C'est une des critiques que fait Verhoeven, d'ailleurs: un monde ou seuls les meilleurs et les plus forts sont valorisés peut être très proche de l'utopie mais ne peux pas vraiment être égalitaire ou honnête et à besoin d'ennemis (réels ou artificiels) pour produire ses héros.

Il était aussi embarrassé dans son soutient à Reagan. Tel que je le comprend, il aimais la dimension technologique et expérimentale du programme "guerre des étoiles" (et on le comprend, détruire des missiles avec des satellites lasers c'est super cool) et il en était venu à percevoir la guerre froide, l'union soviétique (et l'idéologie communiste), et la bombe nucléaire (qu'il avait soutenu au départ comme un moyen de faire avancer la civilisation) comme des outils oppressifs aux service de ces valeurs "hypocrites" qu'il rejetait. il pensait que cette solution technologique débloquerai la question et permettrai d'avancer. Mais il n'aimait pas vraiment les aspects conservateurs du programme Reaganien.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 17 juin 2020, 16:02:53
C'est rigolo, on tombe d'accord sur certains points (la vision spécifique des femmes de En terre étrangère). Et que les femmes revêtent chez Heinlein une valeur initiatique, c'est indéniable, mais elles ne sont pas pour autant chaque fois passives ou juste complémentaires. Je pense à Citoyen de la galaxie, avec quelques femmes d'action bien émancipées, même si l'action du roman même est évidemment centrée sur le personnage principal. Je t'avoue que j'ai peu de souvenirs de l'initiative sexuelle chez Heinlein, mais en revanche chez Lawrence l'initiative est justement déniée en premier par un mariage dénué de consentement sentimental (donc pas "réceptacle consentant"), puis traduite par le consentement à l'amant. On est tout de même en présence du premier roman moderne qui affirme le droit des femmes au plaisir sexuel, une cinquantaine d'années avant une révolution sexuelle qui s'est au final bien faite attendre...
Sinon, nos divergences d'opinion viennent surtout du problème : premier ou second degré chez Heinlein ? Le bonhomme ne s'étant pas lui-même prononcé (que je sache), difficile de trancher. Je défends malgré tout le second degré (par naïveté ?), et je pense d'ailleurs que c'est la vision que Verhoeven a du roman et qui le pousse à l'adapter comme il l'a fait (même si de ce point de vue, je ne trouve pas le résultat très heureux).
Par contre, faut pas déconner : moi-même je n'aurais pas osé qualifier Heinlein de "progressiste" !!!!  ;D

En ce qui concerne Spinrad, je te recommande évidemment Bug Jack Barron, mais aussi quelques plus récents comme Police du peuple ou Oussama the Gun (attention peut-être à ne pas lire celui-ci en premier)... Et il y a évidemment son célèbre Iron Dream, proprement et volontairement dégueulasse à lire !!
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 18 juin 2020, 09:06:58
Précision sur Spinrad : si vous voulez le découvrir et que vous êtes un fan de Tolkien, NE COMMENCEZ SURTOUT PAS PAR RÊVE DE FER !!!!!

C'est une uchronie qui imagine que Hitler, abandonnant toute velléité politique, migre après la première Guerre mondiale aux USA pour devenir un écrivain de SF pulp, et plus particulièrement de fantasy et de "science fantasy". En lisant Rêve de fer, vous lisez au passage son plus "grand" roman : Le seigneur de la svastika !!! Plusieurs niveaux de critique, comme toujours, chez Spinrad :
- le tour de force d'avoir écrit un roman avec le style littéraire dégueulasse de Hitler (Spinrad confesse avoir détesté lire tout Hitler, le moindre tract, pour le préparer, et détesté l'avoir écrit !) ;
- une critique du roman pulp des années 50 (Spinrad, avec toute la clique de K. Dick, Ballard, Farmer, Ellison et bien d'autres rompt avec ces productions industrielles et bon teint) ;
- une critique du nazisme bien entendu ;
- une critique de la fantasy classique de l'époque, et en particulier du Seigneur des anneaux. Le seigneur de la svastika n'en reprend en rien l'intrigue ni le cadre mais soulève les points idéologiques...

Donc, tolkienologues et tolkienophiles s'abstenir ! Ou du moins ne commencez pas par ça (d'autant que le style littéraire n'est pas, pour le coup, représentatif de Spinrad) !

Tiens, puisqu'on est dans un fil "Livres vs. Adaptations", histoire d'énerver les gens et de lancer un pavé dans la mare : Le seigneur des anneaux, livre ? adaptation ? Et toute cette sorte de chose... Pour moi, mon opinion est faite !!!
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Zolomion le 18 juin 2020, 14:04:28
Livres, forcément, pour SdA. 
Les films sont sympas, grandioses même, mais ne représentent qu'une partie de l'Aventure (sans compter les coupes et remplacements)...
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 18 juin 2020, 14:31:03
SPOILER !!! QUE CEUX QUI VOUDRAIENT DECOUVRIR HEINLEIN NE LISENT PAS : Mea culpa : j'ai raconté une grosse connerie.  :( Le coup du personnage présumé "caucasien" et qui s'avère à la fin, comme ça en passant, parfaitement Philippin (et même "native Filipino"), c'est bien chez Heinlein, mais c'est pas dans Citoyen de la galaxie, mais dans... Etoiles, garde à vous ! (il y avait bien longtemps que je ne l'avais pas rouvert).  ;D
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: FdB le 18 juin 2020, 14:41:33
Et puis, parce que le sujet c'est "Livres vs. Adaptations", je me demande s'il y a des adaptations de HP Lovecraft ? (sans demander à Google, rien ne me vient à l'esprit)
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 18 juin 2020, 15:16:49
Et puis, parce que le sujet c'est "Livres vs. Adaptations", je me demande s'il y a des adaptations de HP Lovecraft ? (sans demander à Google, rien ne me vient à l'esprit)

Oui, oui, et même pas mal... mais dans le domaine de la petite production de série B, en général assez honorable (selon moi). De mémoire :
- La malédiction d'Arkham / The Haunted House (de Roger Corman, avec Vincent Price). Adapté de L'affaire Charles Dexter Ward. L'acteur et le film en général sont vraiment sympas, mais attention ! ...effets des années 60...
- Stuart Gordon en a fait plusieurs dans les années 90 je crois : Re-Animator (d'après Herbert West, Reanimator, très bofff), From Beyond déjà mieux et Dagon un peu plus récent je crois (d'après Le cauchemar d'Innsmouth, deux ou trois effets bien foireux en images de synthèse, mais très bonne ambiance). Il a aussi réalisé l'adaptation de La maison de la sorcière pour la série Masters of Horror (pas mal).
- une petite boîte de prod sur le net a adapté Call of Cthulhu et Whisperer in the Dark. Le premier est très bien (en le traitant comme un vieux film muet, ce qui passe à la fois l'ambiance et les difficultés de rendre Lovecraft à l'écran), le second pas mal (typé film années 30 avec un résultat pas mal aussi mais un peu moins bon que le premier je trouve). Par contre, ils ne sont ni doublés ni sous-titrés.
- Curiosité à dégotter, assez amusante : Dark Intruder, le pilote d'une série jamais réalisée, avec Leslie Nielsen tout jeune (si ! si !) qui joue un détective du surnaturel dilettante. Tiré de Celui qui hantait les ténèbres.
- il y a il me semble aussi une adaptation de Dunwich avec Oliver Reed, mais je n'ai jamais réussi à mettre la main dessus !

Plus plusieurs films de Carpenter, d'ambiance lovecraftienne sans être directement adaptés d'un de ses textes :
- The Thing (plus que l'original) doit beaucoup quand même à Lovecraft, comme d'autres films du même réalisateur d'ailleurs (The Fog pour l'ambiance et le pitch par exemple).
- L'antre de la folie qui se paye le luxe d'un pitch strictement lovecraftien (ville perdue, créatures...) en intégrant une caricature de Stephen King dans le scénario. Très bon film.

Par contre, à éviter à tout prix : La couleur tombée du ciel avec Nicolas Cage, une catastrophe !!!!!

Et on attend toujours que Guillermo Del Toro nous fasse son At the Mountains of Madness, mais quand on lui a enfin proposé de le financer, les producteurs voulaient lui imposer un happy end ! Du coup, je pense qu'on peut s'asseoir gentiment dessus (d'autant que le projet, très sérieux, remonte maintenant à pas mal d'années).
J'oublie sans doute plein de choses, mais c'est juste de mémoire...  ;)

Cela dit, l'horreur lovecraftienne est inégalable lorsqu'on la lit !!! Mais ça n'empêche pas de se faire plaisir...
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Flamel le 18 juin 2020, 18:54:44
Je suis perso un grand fan de Tolkien (je l'ai relu pendant ce confinement), selon moi il a donné une mythologie à la modernité européenne, et c'est un peu le seul à avoir pondu ça, plutot que seulement un livre. C'est une forme de littérature un peu répétitive, presque incantatoire, dont la séduction vous atteint à la fois presque par accident et au prix d'un grand effort et qui produit un grand effet sur les jeunes esprits impressionnables (dont le mien à 12 ans). (d'ailleurs c'est pour ça que je préfère les films, comme œuvre de fiction, on a viré tous les trucs chiants pour faire une version hyper cool et visuelle pour tout un chacun et pas pour les malades comme moi qui trouvent un plaisir particulier dans l'analyse des textes canoniques, c'est la Réforme Grégorienne Du SDA)

Après il faut être honnête, comme toute les mythologies, c'est réac, vaguement luddite et imprégné de morale. C'est aussi une manière de légitimer les logiques de domination (sociales, raciales et de genre) d'une époque. Cette époque c'est entre la première guerre mondiale et maintenant. Du coup l’œuvre est tellement sacralisée que personne n'en a rien à dire si ce n'est pour lui polir les pompes ou la rejeter en bloc.
C'est d'ailleurs ma grande déception sur l'expo de la BNF, c'était juste un joli cirage de pompes.

Mais la révolution vas venir bientot (enfin j’espère) et quelqu'un pourra écrire une nouvelle mythologie.

Du coup ce Rêves de Fer me parait tout à fait intéressant. La dimension mythologique du nazisme est quand même hyper évidente. Par contre Spinrad a l'air d'être un teigne, un mauvais esprit cracheur dans la soupe de premier ordre, vu les livres que j'ai récupéré et celui là.


Si non, mon opinion sur les adaptations du mythe de Chtuluh en vidéo, j'ai une proposition un peu iconoclaste: la meilleure adaptation non littérale (mais il y a le nécronomicon dedans donc ça compte) c'est la série des Evil Dead.
Je m'explique, il y a trois styles de Lovecraft dans ses textes. Au début c'est une histoire d'horreur psychologique dans laquelle le héros et l’environnement sont les créateurs de l'angoisse, le doute vient de ce que l'on croit voir, de ce que l'on ne sais pas et on angoisse (du vrai fantastique quoi). A la fin, avec la révélation du monstre, la peur disparait au profit d'une sorte de plaisir un peu malsain à voir la chose agiter ses tentacules putrides ou autres appendices ridicules (de la dark fantasy). Si les héros trouvent un moyen pour triompher de la bête et gagnent à la fin il y a une dernière partie fun et foutraque, avec un happy end (de la high fantasy).
l'exemple type c'est l'abomination de Dunwitch.

Or c'est éxactement la structure des Evil Dead, le premier est un vrai film d'horreur, ou la cabane est un personnage à part entière, le deux est le film de la révélation, quand le ridicule prend le pas sur l'horreur et le troisième c'est le fun bordélique et amusant qui voit le triomphe du héros. du coup il y a tout Lovecraft dans une seule série.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 19 juin 2020, 10:14:26
Heu... happy end chez Lovecraft (Dunwich compris) ? Je trouve que le caractère très temporaire des victoires alléguées (et il y en a d'ailleurs très peu) en réalité contraste avec / met en valeur l'inéluctable de l'horreur et finalement la vanité (stricto sensu) des efforts humains...

Par contre d'accord avec toi sur Evil Dead, j'aime beaucoup les trois (préférence pour le premier, avec l'ambiance en économie de moyens).

Spinrad, oui, est une teigne, et une sale teigne même, mais qui va heureusement plus loin que simplement gueuler (essaie à ce titre Police du peuple et la novella Deus ex). Mais une bonne dose de nihilisme rafraîchissant aussi parfois (Le chaos final - retitré je crois Les hommes dans la jungle, Révolte infernale). Au final, son style est effectivement pamphlétaire, mais c’est un auteur qui va au-delà et se pose beaucoup de questions tant sur l’écriture que sur le fond (Jack Barron demeure très actuel sur la manipulation politique des médias – et combien prophétique dans sa chute…).

Tolkien... Bon, je vais me faire plein d’ennemis sur ce coup-là… J'aime Bilbo le hobbit, j'aime ses nouvelles (Feuille de Niggle, Gilles de Ham...) et ses poèmes et même son essai sur les contes de fées. Mais Le seigneur des anneaux ? Et bien, non. Comme dit Sylvain, c'est réac. Je sais que Tolkien a affirmé son opposition au nazisme. Mais le texte est effectivement bourré de racisme évident bien que sans doute pas toujours conscient. Supériorité de certaines "races". Méchants gens du sud alliés au grand méchant. Théorie de la dégénérescence de la race (les Orques). Utopie rurale conforme à l’utopie nazie de Heidegger (la Comté). Tout ça fait beaucoup quand même. Mais c'est pas ça qui me gêne le plus (après tout, j'aime Céline en tant qu'écrivain... et Lovecraft !!!) et qui m'empêche d'apprécier ce roman. D’autant qu’en termes d’écriture, même si c’est un style très passéiste là aussi pour l’époque, ce monsieur est loin d’être manche…
Si Bilbo est vraiment un beau livre pour enfants, Le seigneur des anneaux me fait au final chier. C'est bêtement manichéen. Les personnages, désolé, n'ont pas beaucoup de profondeur. Ils n'ont surtout aucun libre-arbitre, tous animés par une malédiction ou une prophétie quelconque au point que c'en est lassant. En fait, Tolkien en fait vraiment trop (d'ailleurs, il ne voulait même pas l'écrire, ce livre). Agréger en un livre toutes ses connaissances en folklore n'était pas une si bonne idée. Mieux vaut relire directement les Mabinogi, La razzia des vaches de Cooley, Les Nibelungen et les retranscriptions de sagas. Aujourd'hui, on les trouve tous facilement. Tolkien fait une compilation sans grand intérêt, et je ne vois pas du tout, contrairement à Sylvain, en quoi il apporte « une mythologie à la modernité européenne ». Je trouve au contraire que c’est tout sauf moderne. Et si c’est ça la modernité, et bien désolé mais non merci. Sans nier l’héritage des mythologies antérieures, il me semble que la « modernité » devrait au contraire consister à s’en affranchir, ce qui n’est pas le cas ici (rien n'est ni critiqué ni réinventé - ce n'est d'ailleurs pas son objectif). Attention : Tolkien est à ce titre très intéressant à lire, mais décidément non, je n’y vois pas la moindre modernité (là, j'essaie de ne taper ni dans le mitraillage, ni dans le cirage de pompes).
J'avoue : quand je l'ai découvert, j'ai trouvé ça sympa (j'étais en 5e de mémoire, sans doute au même âge que Sylvain). Mais pour moi au final, c'est comme Star Wars : j'ai toujours détesté les films et j'ai toujours mes jouets Kenner, que j'adorais, en attendant de les refiler à mes gosses. L'univers gloubi-boulga de Star Wars est un terrain de jeu illimité. Les films sont eux limités par des scénarios inintéressants (là, je me fous à dos encore des gens...  ;D ). Le seigneur des anneaux, c'est un peu pareil. J'ai toujours eu pris plus de plaisir aux tables de JDR qui se situent dans l'univers qu'au Seigneur des anneaux lui-même.

ATTENTION, REMARQUE PUREMENT SUBJECTIVE : un point m’énerve en particulier dans Le seigneur des anneaux. La galvanisation de l’exploit guerrier pour l’exploit guerrier, le sacrifice au champ d’honneur (qu’on retrouve d’ailleurs très exacerbé dans les films). Désolé, je ne chiale pas en lisant la mort de Boromir, celle de Théoden ou le suicide de Dénéthor (ni en les voyant au cinéma). Le palouf des Terres du Milieu, ça peut m’amuser de le jouer, mais ce n’est pas parce qu’il porte une belle armure ou une épée +10 contre les gobelinoïdes que je l’admire plus que ses homologues modernes. Ça me laisse froid. Pardonnez-moi, mais je me sens plus en empathie avec le déserteur, le moins que rien. Grima ou Gollum ont pour moi cent fois plus de profondeur qu’Aragorn ou Faramir. Mais je l’admets : c’est là une opinion très subjective, absolument pas une critique objective. Soyons honnête.

Je précise, j’aime bien la fantasy (en fait, je lis de tout), même si je suis plus SF à la base. Mais j’admire plus Dunsany ou Merritt parmi les prédécesseurs de Tolkien que Tolkien lui-même. Et plusieurs autres après aussi.
En fait, Le seigneur des anneaux, c'est un peu la maladie infantile de la fantasy. (Provocation gratuite…  ;D ) Heureusement, elle a quand même (un peu) dépassé ça aujourd'hui...

Les films ?... J’étais bien partant quand on les a annoncés, parce qu’il y avait un casting que me plaisait, avec des acteurs dont on connaissait déjà le talent (Viggo Mortensen, Ian McKellen, Christopher Lee, Hugo Weaving). Mais…
"Hé, Peter, tu veux qu'on fasse comment, là, au montage, pour faire passer l'émotion ?
- Facile : tu fous l'image au ralenti, tu coupes le son et tu doubles avec une musique pseudo-celtique, on devrait avoir des trucs comme ça en stock...
- Ah ! Euh, et pour cette scène là ?
- Et bien, tu fais pareil, tant que ça marche, hein..."
Franchement, ça va deux secondes. Et encore. Perso, la carrière de Jackson, pour moi c'est juste Bad Taste, Braindead et Les Feebles. Sa seule vraie trilogie épique !!!!  ;D

Bon, désolé, j'ai eu beau essayer de faire la part de l'objectif et du subjectif, je n'y suis sans doute pas parvenu et je sens que c'est moi que Sylvain va taxer de cracheur dans la soupe. Et que plein de gens vont vouloir me caillasser...  :(
Je vais peut-être pas revenir tout de suite dans les locaux, moi…  :o ...ou alors avec une armure de palouf des Terres du Milieu, en fait.  ;D
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Kynan le 19 juin 2020, 17:39:32
Franchement, la seule armure qui te protègerait bien, c’est plutot celle de Sauron ;)
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 19 juin 2020, 18:20:45
Ou celle de Morgoth ? Tant qu'à faire...  ;D
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Flamel le 19 juin 2020, 20:34:18
Je suis d'accord avec toi sur pleins de trucs là,surtout sur le fait que ce n'est pas le genre de modernité que je pourrai souhaiter (franchement je préférerai Star trek comme modèle de civilisation) mais au final toute l'histoire du XXe siècle jusqu'à nos jours est représentée en germes dans Tolkien:

La perception manichéenne du monde, avec un ennemis perçu comme le mal absolu qui menacent notre mode de vie et notre existence est dans tout les grands conflits (2e guerre, guerre froide, guerre contre la terreur). Ce n'est pas du tout typique de mythologies plus anciennes.

L'idée d'une grande puissance bienveillante étendant son égide au monde (le royaume du Gondor) c'est L'URSS, les USA ou l'empire britannique.

L'angoisse de perdre par la technologie nos qualités morales fondamentales c'est l'angoisse du monde moderne. L'idée que le progrès vas nous faire perdre le sens des "réalités" (les arbres et les champs quoi)
Tout ça vas aussi main dans la main avec la disparition programmé de l'ancien monde et de sa spiritualité (les elfes).

Et bien sur, une tolérance bienveillante pour la différence qui ne parvient pas vraiment à cacher les problèmes systémiques de racisme, ou de sexisme. C'est ça aussi le truc du racisme dans le SDA, Eowyn a beau faire un exploit et Sam s'interroger sur l'humanité des hommes de l'Est, à la fin bobonne revient à sa couture, les hommes du Harad retombent sous la domination des gentils blancs et les orcs sont toujours une race inférieure que l'on peut exterminer.

D’ailleurs c'est frappant de voir à quel point Tolkien diffère des "vraies" épopées, en particulier par son manichéisme et sa grandiloquence. il se prend presque plus au sérieux que les véritables textes religieux épiques. C'est d'ailleurs ça qui me plait le plus je dirais.
Justement parce que c'est un monde peuplé de méchants et de gentils, ou le fait d'exister fait de toi un héros au cœur des grands éventements, un paladin de la "justice", sans avoir à réfléchir aux conséquences. C'est aussi pour ça que maintenant que j'y pense j'ai toujours envie d'y jouer en JDR mais ça ne me satisfait jamais vraiment. Au final jouer les aventuriers de pacotille dans ce monde là est super chiant, ce n'est fun que si "tu fous l'image au ralenti, tu coupes le son et tu doubles avec une musique pseudo-celtique" en tenant dans tes bras ton amis massacré avec bravoure par des créatures qui ne méritent même pas de vivre, puis tu composes un poème que tout le monde kiffe à mort même si ce sont des vers de mirliton et tu vas courir 300km en trois jours à la poursuite d'un groupe de 50 que tu es sur de pouvoir te faire. d'ailleurs on ne doute jamais que ça va bien se passer et que tout vas s'arranger à la fin.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 20 juin 2020, 07:28:31
C'est vrai, par rapport aux épopées, Tolkien est plus royaliste que le roi. Pendant le confinement, j'ai relu Les Mabinogi, et le manichéisme est une notion culturellement étrangère à ces textes (dont plusieurs servent pourtant à légitimer des lignées royales).

Je comprends ce que tu veux dire par "mythologie", mais dans ce sens j'y verrais plus un "miroir" des angoisses/névroses... de son temps. Pas vraiment une mythologie (il manque à Tolkien une dimension vraiment abstraite de la symbolique et de la métaphore. Il est trop terre à terre). Dans un tout autre genre mais pour à peu près la même époque (au lendemain de la première Guerre mondiale), le Ulysse de Joyce est un bien meilleur candidat à mon avis.

Quand je disais "maladie infantile de la fantasy", il faut admettre que celle-ci aura eu besoin de parcourir un bien long chemin pour se débarrasser de tout ça, et je trouve que ça revient encore de loin en loin comme une résurgence d’acné... Il a quand même fallu une trentaine voire une quarantaine d'années pour que des auteurs (souvent de SF) tentent d'en faire vraiment autre chose, avec l'émergence de la "SF new wave" ou "speculative fiction" (le même mouvement que K. Dick et Spinrad). Le Guin. Vance. Zelazny. Farmer. Ou Moorcock, avec des niveaux de qualité qui vont du pire (Erekosé, les trois derniers Hawkmoon, Le navigateur sur les mers du destin) à l'excellent (le premier Hawkmoon, La forteresse de la perle...), mais qui crée, notamment dans Elric et Hawkmoon, un univers fondé sur les archétypes jungiens d'une profondeur assez hallucinante. (Cela dit, je préfère de loin sa SF : Glogauer, Jerry Cornelius...). Et tant qu'à revisiter le folklore, je préfère à Tolkien Lyonesse de Vance ou Corum de Moorcock, quand les auteurs se posent un peu plus de questions.

D'ailleurs, tout ça a eu je crois son JDR, en tout cas Thoan (Farmer), Stormbringer, Corum, Hawkmoon, Lyonnesse (excellent), Ambre (encore plus excellent)... A ma connaissance, pas Terremer (Le Guin). Mais pour reprendre le titre du fil, quid des adaptations ? Je crois de Terremer a eu une adaptation anime (pas vue). Pour Moorcock, il y a eu des projets de loin en loin mais rien de concret à ce jour. Lyonnesse pourrait faire une très belle trilogie, Ambre une très bonne série. Bon, Farmer, il ne faut pas y compter, trop licencieux... Les producteurs ne se mouillent pas. Même dans les choses plus récentes, il était plus "commercially correct" d'adapter Game of Thronesque La compagnie noire ou même L'assassin royal. Ce n'est pas une critique contre Martin, c'est juste que l'univers est plus "classique" par rapport à Cook et Hobb qui sont nettement plus sombres et dérangeants (faut pas déconner, on ne voudrait pas que le spectateur se pose trop de questions...). Dommage. Et en même temps, on échappe sans doute à un sagouinage en règle !!!!
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Zolomion le 05 juillet 2020, 21:02:56
L'anime prétendument tiré de Terremer n'est pas du tout fidèle au petit moment de la série qu'il est censé raconter. A éviter.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 06 juillet 2020, 05:33:50
L'anime prétendument tiré de Terremer n'est pas du tout fidèle au petit moment de la série qu'il est censé raconter. A éviter.
Ah ! Merde ! Je voulais le tenter. Bon ben je vais plutot me refaire le bouquin, alors...
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Baaleinus le 06 juillet 2020, 20:05:59
Je plussois le commentaire sur Terremer, malheureusement  :'(

Je vient de découvrir le fils ... Heureusement, d'ailleurs, car cette attaque sur Mon Tolkien, m'aurais gâché mon mois de Juin  ;D. J'ai lu et je relis le sda, bilbot très (trop) régulièrement, et à chaque fois, c'est comme retrouver un vieil ami qu'on a pas vu depuis 10 ans !! On passe sur les défauts de la promiscuité, et on garde que les bons moments !!
Alors, il est vrai que je suis un primaire (qui a dit primate ?) lire Tolkien, voir ces héros se dresser et mourir, ou pas me rempli à chaque fois de bonheur et de tristesse. Tolkien, c'est pas du Martin (j'aime bien aussi, mais moins). Et même si je connaissais Jackson pour ces films "d'horreur", j'avoue que qu'en suis allez voir la Compagnie de l'anneau la première fois, j'ai pleuré tout le long du film !! Et j'ai pleuré tout le long des deux Tours. Il n'y a que le troisième, qui ne m'a pas fait cet effet là? Et puis j'ai re pleuré devant le Hobbit, le premier opus.
Alors, n'ayant pas l'habitude de pleurer, je me suis posé la question ...Et ma conclusion a été que je pleurais parce que je voyais à l'écran les mêmes images que je voyais dans ma tête lorsque je lisais les livres ...Et rien que pour cela, je ne peut pas critiquer le Sda, ni même chercher des second, troisième degré de lecture. Des fois, faut juste s’arrêter au premier degré, et être heureux avec çà  :P

Sinon, je trouve la saga de l'assassin Royal, terriblement insipide, avec un personnage très peu attachant ...donc je passerai certainement sur une adaptation
Et pour un adaptation de la compagnie noire ... Y a t il aujourd'hui un réalisateur assez talentueux pour faire ressortir la complexité de cette saga ? et pas faire un Witcher, par exemple ...

Et pour finir, une saga qui me plairait de voir adapté, car assez belle, plut�eutre, mais avec beaucoup de potentiel : Dragonrider of Pern de mccaffrey
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 06 juillet 2020, 20:47:36
D'accord pour McCaffrey, surtout si on respecte la rédaction "à rebours" qui finit sur L'aube des dragons...
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Zolomion le 07 juillet 2020, 08:14:19
Je n'ai pas encore fini le premier cycle de la Compagnie Noire (presque, mais pas encore), et je suis d'accord sur le grand intérêt d'une adaptation en vidéo. Plut�ne série que des films, vu la complexité et la longueur.
Les Dragons de Pern, autant j'ai bien aimé le premier, autant le deuxième m'est tobé des mains tellement il ressemblait un premier. Donc, là, je ne sais pas vraiment dire.
Je fus très déçu par l'adaptation de Bilbo en trois films, notamment à cause des excursions faites pour des besoins de scénarisation cinématographique.
Je trouve l'Assassin Royal très bon (pas excellent), avec un monde très riche, et des histoires parallèles vraiment intéressantes. Ca aussi, c'est adaptable en série, pas en film.
Par contre, quel est l'appétit du grand public pour un tel déferlement d'heroic fantasy ? 
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Flamel le 09 juillet 2020, 07:20:34
adapter Pern en série c'est casse gueule quand même.

 Tu dois présenter à la fois une vision plut�raditionalisme de la femme et un univers ou l’homosexualité est complètement normale et culturelle tout en conservant le coté femme se libérant de sa condition de l'histoire. En plus, le premier comprend une scène de viol gentiment passée sous le tapis vu que c'est la faute au dragons.

Et enfin, ya quasi pas de violence dans Pern, c'est nul à la télé.  ;D

Si non je l'ai trouvée pas mal The Witcher en version télé. Franchement Gerald dans les livres c'est pas un perso complexe et profond donc l'adaptation bas du front mais bien esthétique c'était réussit, et en plus le format monster of the week c'est quand même reposant face à l'avalanche de séries à l'histoire (souvent un peu nulle) étirée sur 15 épisodes.
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 09 juillet 2020, 10:34:56
Ha ! Je sais qu'il est loin de faire l'unanimité, mais une adaptation d'Elric, quand même... OK, Moorcock, c'est très inégal, surtout en fantasy : le premier Elric et La forteresse de la perle sont vraiment bons, certains autres ras-des-pâquerettes ; les trois premiers Hawkmoon sont chouettes, les trois derniers à chier ; Erekosë me tombe des mains ; Corum est d'un niveau plus égal, sans atteindre ni le meilleur ni le pire de Moorcock...
C'est dommage, les meilleurs Moorcock, et de loin, ne sont pas de fantasy : Voici l'homme, La défonce Glogauer, Jerry Cornelius, Mother London, Souvenirs de la troisième guerre mondiale...
Le problème, c'est que c'est inadaptable, le plus abordable pour le petit écran resterait sa fantasy. Et même là, ça pose beaucoup de problèmes : on mettrait quand même en scène un junkie dans un univers jungien traumatisé par son pote William Burroughs (dont Moorcock a été l'éditeur) !!!! Normal que tous les projets d'adaptation soient tombés à l'eau.
Cela explique d'ailleurs aussi que Moorcock soit capable du meilleur comme du pire. Quand on fonde un groupe de rock progressif nommé "Michael Moorcock and the Deep Fix", au moins on annonce la couleur...  ;D

Pern ou l'Assassin royal seraient quand même plus politiquement corrects. Encore que je sois d'accord avec Sylvain sur certains aspects compliqués de Pern vis-à-vis du public. Et Glen Cook, heu... avec sa cohorte de tarés sans aucune morale, pas certain que ça passe non plus auprès des producteurs. Mais sait-on jamais, on pourrait avoir de bonnes surprises malgré tout. En tout cas, si les uns ou les autres étaient adaptés, je tenterai ma chance sans y réfléchir à deux fois !!!!

Au passage, dans un tout autre genre, on annonce pour 2021 un adaptation Netflix de Fondation d'Isaac Asimov. En tout cas, pour moi, le trailer me donne bien envie : https://www.youtube.com/watch?v=xuFSUHvBxeE (https://www.youtube.com/watch?v=xuFSUHvBxeE).
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Flamel le 09 juillet 2020, 20:16:35
a oui fondation cette oeuvre merveilleuse dans laquelle Assimov s'est tellement coincé dans une boucle de scénario qu'il a arreté de l'écrire. C'est nickel pour une série, surtout si elle est annulée apres la 3e saison
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 10 juillet 2020, 09:36:15
En même temps, si l'on part du principe que 3 saisons, c'est 3 romans, il y a déjà une vraie fin puisque c'était initialement une (excellente) trilogie (Fondation, Fondation et Empire, Seconde Fondation) ! Quand il a voulu poursuivre, on peut à la rigueur sauver Fondation foudroyée et Terre et Fondation. Quant aux préludes... ben, c'est des préludes... et même si Asimov en est bien l'auteur, on peut franchement s'en passer...

En fait, c'est un peu comme Dune et Ambre : les premiers sont vraiment super. Pour Dune, je vais jusqu'aux Enfants de Dune parce qu'à partir de L'Empereur-Dieu, franchement.... J'aime bien le second cycle d'Ambre (Merlin), mais ça fait très redite des 5 premiers et c'est vraiment juste pour les fans. Et dans les deux cas, les préludes... à la rigueur comme sourcebooks mal écrits pour les JDR ? Sinon, non, je vois pas...  :o

Et d'ailleurs Dune, dans tout ça ? Malgré un putain de casting, on a écopé du plus gros ratage de Lynch (malgré quelques belles idées esthétiques comme les Harkonnens), comme il l'admet lui-même. On a même eu pire avec les téléfilms M6 bouche-trou tout moisis. A priori, Denis Villeneuve devrait nous pondre une nouvelle série, et entre Sicario et Premier contact, on peut s'attendre à quelque chose de sympa j'espère ? Mais franchement, je n'y crois pas. Traitez-moi de superstitieux, mais je reste convaincu qu'une vraie malédiction plane sur Dune. Record de refus d'éditeur (88 ! Herbert devait vraiment croire à son bouquin !) pour commencer. Et regardez, si ce n'est pas déjà fait, le docu Jodorowsky's Dune (qui mérite bien plus d'être vu que le reste)... Oui, j'adore Jororowsky (si ! si ! même La montagne sacrée), et je suis convaincu que s'il avait mené son projet au bout, il aurait fait un flop absolu en même temps qu'un film mythique (putain, y avait même Magma en bande-son !!).
Donc je testerai Dune, comme Fondation. Et au moins pour le premier, il faudra sans doute que je me rende à l'évidence et que j'aille consulter un psy pour soigner mon masochisme chronique...  :-[
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Baaleinus le 10 juillet 2020, 17:35:56
Pour Dune, il y a eu l"adaptation des enfants de Dune, sur Canal, à l'époque, que je trouvais pas mal !! Je les même revu pendant le confinement  ;D
Titre: Re : Livres vs. Adaptations
Posté par: Loïc le 11 juillet 2020, 22:55:57
Pas vu ! Faudra que j'essaie de me le choper quand même.