C’est à l’automne de l’an de Grace 1174 que de nouveaux frères arrivèrent à la Commanderie de Paumier où je séjournai depuis 2 ans. Leur trajet depuis le Royaume de France avait dû l’être long et périlleux car ils arrivèrent épuisés et pour certains blessés. Mais Dieu dans sa grande sagesse les avait guidés jusque-là.
Peu de temps après leur arrivée, notre Commandeur, nous donna comme mission d’enquêter sur des conflits entre tribus Luri ayant fait plusieurs victimes.
Je passe sur les événements qui nous conduisirent à quitter notre Commanderie au milieu de la nuit sous le commandement de Frère Jocelin aidė du Gonfalonier Imbaud. Un turcopole du nom de Imhad nous avait apporté un message de la part d’un de nos frères en mission dans le désert qu’une troupe de Luri avait quitté le village où nous les avions rencontrés vraisemblablement pour se rendre sur un champ de bataille. Guidé par Imhad, nous chevauchâmes donc longtemps dans le désert avant d’arriver à des montagnes où nous dûmes abandonner nos montures pour pouvoir poursuivre le chemin. Après avoir péniblement escalader la montagne nous arrivâmes finalement en haut d’une falaise qui nous donna un point de vue sans équivoque sur les événements dramatiques qui se déroulaient sous nos yeux. Les deux tribus de Luri s’affrontaient dans une violence sans égal comme si les démons étaient à leur côté. Souhaitant mettre fin à ce carnage Frère Imbaud et Frère Jocelin firent alors appel à leur grande piété et avec l’aide de dieu provoquèrent des miracles destinés à convaincre les infidèles d’arrêter de s’étriper. Certains combattants furent entourés par de buissons aux épines agressives pendant que la voix de frère Imbaud amplifiée à la hauteur du tonnerre exigeait l’arrêt des combats au nom de Dieu. Mais rien n’y fit. Les infidèles continuèrent à s’entre-tuer ou pris de panique s’enfuir as toutes jambes. Quand nous arrivâmes finalement sur le lieu de la bataille, les infidèles prenaient la fuite ou était mort ou mourant. Nous pûmes toutefois donner l’extrême-onction à 2 de malheureux les amenant dans la paix du Seigneur et nous pûmes également faire deux prisonniers que nous t’entâmes d’interroger sans succès. Nous découvrîmes également le corps du chef Luri qui nous avait reçu quelques jours auparavant même si il ne nous avait donné aucune information sur les dangers et tracas qui guettaient son âme et sa tribu. Nous enterrâmes les deux malheureux fraîchement convertis à la Paix de Jésus Chris et j’insistai pour que nous ramenions le corps du valeureux chef tombé au combat à son campement auprès des siens.
Nous décidâmes alors de rentrer au petit matin après une nuit de cavalcades et de combats vers la commanderie afin de pouvoir interroger tranquillement nos prisonniers et faire notre rapport à notre commandeur. Mais en arrivant au petit matin dans le village que nous pensions encore endormi nous eûmes la surprise d’être le témoin d’un nouveau combat. Une dizaine d’hommes s’attaquaient à un malheureux qui défendait sa vie bec et ongles. Nous t’entâmes par tous les moyens de disperser la foule mais au lieu de nous obéir ces mécréants se retournèrent avec violence contre nous tentant de nous mettre à mort. Une voix magistrale s’éleva alors de notre groupe si fort qu’elle fit s’écrouler les murs et tomber les chevaux de certains de mes camarades. Après quelques coups d’épée bien placés mes bien chers frères et moi-même purent mettre en déroute ou envoyer auprès de notre Seigneur l’ensemble de ces manants qui avaient défié notre autorité. Toutefois leur colère n’était pas nécessairement injustifiée puisque nous découvrîmes à notre grande stupéfaction que l’homme qui défendait sa vie n’était autre qu’un d’adorateur de Satan que nous avions déjà croisé. Probablement aidé par le malin l’homme réussi à s’en fuir par les toits et nous ne fûmes malheureusement pas capable de le rattraper et ce, même avec l’aide de Dieu.
Nous décidâmes de rentrer à la commanderie avec quatre prisonniers, de prisonniers faits sur le champ de bataille dans les montagnes et de prisonniers fait lors de cette bataille afin que nous puissions les interroger sur leurs motivations à vouloir s’entre-tuer et défier l’ordre du seigneur.
Extrait des Chroniques de Simon de Lauzon, Un chevalier Franc en Terre Sainte
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